lundi 1 septembre 2014

Culture : Le trésor culturel des Khơ Mú

Kho Mu (Khơ Mú) est l'un des plus anciens groupes ethniques vivant dans le Nord-Ouest. En l'absence d'écriture, toutes les danses, les chants, les traditions des Kho Mu sont transmis par voie orale. Fait exceptionnel, les Kho Mu ont conservé intacte leur identité culturelle.

Lors du 4e jour de notre mission dans le district de Van Chân, province de Yên Bai, Nguyên Van Quy, un cadre du bureau du district nous a dit: "Demain matin, nous irons visiter le hameau des Kho Mu. On vous a laissé attendre quelques jours parce que l’on doit venir au bon moment pour découvrir leur vie culturelle et leurs traditions".
Sur le chemin de Mù Cang Chai, à 6 km du chef-lieu de Nghia Lô, à travers la colline de Pu Lo et les communes de Loong Khoang 1 et Loong Khoang 2, nous avons vu des maisons sur pilotis dans la vallée, entourées de forêts. C’est un hameau Kho Mu, commune de Nghia Son, district de Van Chân.

Les Kho Mu vivent principalement de l'agriculture sur brûlis. Leur vie matérielle, qui dépend de la météo et de la nature, reste encore difficile. En revanche, leur vie culturelle est extrêmement riche.
 Leur culture n’a pas subi d’acculturation avec d'autres groupes ethniques. Le Comité populaire de la province de Yên Bai a mis au point une feuille de route pour protéger et développer les chants et danses folkloriques des Mu Kho.
Ceux-ci reflètent la vie, le travail, la situation de la production agricole et montre la force des liens communautaires dans le processus de domination de la nature. Le chant le plus connu est le Tom.

 Des jeunes filles Kho Mu en costume traditionnel.

 Les gongs accompagnent les chants.

 L’écho des chants retentit dans les montagnes.

 Les airs Tom peuvent se chanter en solo ou en groupe.

 La danse Tom semble se mêler à la terre et au ciel.

 Des jeunes filles Kho Mu chantant des airs de Tom.

 La nature est au cœur des paroles des airs de Tom.

 Des joueurs d’instruments traditionnels.

 Un air de Tom invitant à chiquer du bétel.

Mèo Thi Beo, 85 ans, a consacré toute sa vie au Tom.

Ce jour-là, nous avons pu assister à des danses, écouter vieux et jeunes chanter. Pour le mariage, ils chantent le "Tom Duong Kmun"; pour la construction d’une maison : le "Tom O Grang My" ; les garçons et filles vont aux champs avec le "Tom Can Cho" ou le "Tom Muôn" (Tom printemps)... Les paroles sont simples, sensibles, sincères, à l’image du peuple Kho Mu. Ces chansons sont généralement interprétées à l’occasion des événements heureux.

"Ma grande-mère a près de 90 ans, mais j’adore l’écouter chanter. J'ai l'habitude de lui dire, quand je fais la cuisine, grande-mère, tu m'apprends à chanter quelques chansons de notre ethnie...», Vi Thi Uyên (1991) a partagé. Elle m’a dit que les paroles sont si longues que l’on doit avoir une bonne mémoire et aussi une bonne voix... Mais elle fait toujours preuve de détermination pour apprendre les berceuses, qu’elle chantera à son enfant, plus tard...

Les Kho Mu aiment danser la danse xoè, jouer de la flûte et d’autres instruments en bambou. Pour les Kho Mu, les danses fokloriques sont un outil d'éducation morale. Quand on danse, on retrouve la confiance, l'amour en la vie et une certaine subtilité dans la façon de faire face aux aléas de l’existence.

Nous avons été très surpris ce jour-là de voir des gens âgés de 80 voire 90 ans danser avec enthousiasme, avec beaucoup de mouvements dynamiques... Ils sont maintenant moins lestes qu'avant certes, mais nous ont vraiment étonné. «La danse m’a fatigué un peu, mais cela me rend joyeuse et me rajeunit..., a confié Mèo Thi Beo, 85 ans. Dès leur enfance, les Kho Mu savent chanter et danser". C’est l'une des rares artistes du hameau et elle danse encore malgré son âge.

Les Kho Mu ont le droit d'être fiers de leur identité culturelle intacte qui sera transmise aux générations futures, contribuant à conserver et à enrichir la culture vietnamienne.


Source : VNP


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