Cette fête est célébrée par toutes les communautés Mong du pays, mais à des moments qui diffèrent parfois.
Pour les Mongs, le banh dày figure en tête de liste des mets du Têt.
Le banh dày figure bien sûr en tête de liste. Ce gâteau de riz gluant traduit les aspirations au bonheur et à la prospérité des paysans qui travaillent toute l’année dans les rizières. On en fait d’ailleurs beaucoup, des banh dày : pour ses proches, pour ses invités, et pour sa propre maisonnée, bien entendu.
A l’approche du Têt, donc, tout le monde se rassemble dans une ambiance festive pour piler le riz et modeler ces fameux gâteaux de forme ronde.
Question boisson, il faut savoir que les femmes Mong s’entendent parfaitement à distiller une sorte d’alcool de maïs qu’elles déposent devant l’autel des ancêtres le jour du réveillon, à côté d’une assiette de banh dày et d’un coq bouilli. Tran Thu Thuy, du musée d’ethnographie du Vietnam :
"La tradition veut qu’il faille sacrifier un coq - l’animal sacré des Mong - pendant le premier jour du nouvel an. Pour s’attirer la chance, les Mong enduisent de sang et de plume de coq sur l’autel dédié aux génies de la maison, celui dédié aux génies de la porte et tous leurs outils ménagers".
Les vœux des Mong n’ont rien de très particulier si on les compare avec ceux que formulent les autres ethnies : il est question de chance, de bonheur, de réussite… Pourvu que la récolte de riz soit bonne, que les animaux ne soient pas frappés par une épidémie… Il n’en faut pas davantage, parfois, pour être heureux.
Comme il se doit, les jours du Têt sont chargés de tabous qu’il ne faut pas ignorer. Tran Thu Thuy, encore :
"Pendant les trois premiers jours, les invités ne sont pas les bienvenus. Chez les Mong, chaque maison abrite deux portes dont la principale est interdite. Ils entrent donc par la porte secondaire pour éviter les génies qui se trouvent à l’entrée principale. Et le quatrième jour, on enlève les branches déposées au-dessus de la porte, pour dire aux invités qu’ils sont désormais les bienvenus !".
Les règles du jeu papao veulent que deux équipes soient formées, l’une féminine et l’autre masculine.
Quand finissent les rites à l’intérieur débutent les festivités à l’extérieur. Les Mong commencent leurs promenades printanières à partir du quatrième jour de l’an. On va planter des perches rituelles sur de vastes terrains où se tiennent des activités festives. Lancement de boule d’étoffe colorée appelée "pao", danse au son des flûtes de pan, jeu de toupie, tir d’arbalète…
Ces jeux folkloriques sont indispensables au rendez-vous. Mais c’est le fameux jeu papao qui attire le plus grand nombre de participants. Les règles veulent que deux équipes soient formées, l’une féminine et l’autre masculine.
Les joueurs essaient d’attraper une balle d’étoffe appelée papao qui est lancée dans l’air. La trajectoire de la papao tissera, par la suite, des liens harmonieux entre eux.
Mais ces jeux populaires ne sont pas le seul but des jeunes participants. Les jeunes profitent de cette occasion pour rechercher l’âme sœur. Tran Thu Thuy, toujours :
"Les garçons et les filles se rencontrent et font connaissance grâce à des jeux populaires. Les jeunes hommes vont danser en jouant d’une sorte de khen tandis que les jeunes filles vont danser et chanter. Et si ils tombent amoureux, ça se conclut en général par un mariage".
Pour celles ou ceux qui l’ignoreraient, le khen est une sorte d’orgue à bouche assez répandu en Asie du Sud-Est.
Les Mongs attendent toujours ce moment de détente après une année laborieuse. C’est dans l’atmosphère festive du printemps que l’on saisit le mieux l’essence de leur folklore.
Et croyez-moi, ça vaut le détour !
Source : VOV
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